Après avoir passé le temps à chercher sans trouver une jeune fille en kaba. Je saute sur l’occasion que donne le 8 mars mondialement reconnu comme la journée internationale de la femme. Au Cameroun c’est la fête du kaba cousu avec le pagne spécial de la journée. Ce pagne est si spécial que celles qui ne vont pas coudre un kaba sont regardées du coin de l’oeil. Ce jour la valeur de chaque dame se mesure à la qualité de son kaba. Cette journée je l’aime autant que je la déteste. Pourquoi?
Je n’aime pas la fête du kaba
Malgrés les conférences et les thèmes toujours plus précis et soucieux de l’évolution de nos dames. La quasi totalité ne savent même pas le thème de l’année, en passant celui de 2017 est: « Les femmes dans un monde du travail en évolution : une planète 50 – 50 d’ici à 2030 ». Les seules connaissances requises ce jour sont les couleurs du pagne pour se confectionner un kaba et connaître le modèle qui va avec ses moyens. Beaucoup de dames profitent de cette journées pour se livrer à des abus de tout genre.
Tout commence avec l’achat du pagne et la confection du fameux kaba. Je n’ai jamais compris pourquoi il y’a tant de folie autour de ce pagne. Tu seras boudé si tu ne donne pas l’argent pour coudre le kaba, mais tu seras oublié si tu essaye de ne pas acheter le pagne. Un kaba qui se démode après une journée n’est pas optimal pour le boy du kwat que je suis. Les abus extrêmes se passent la nuit dans les djockas, certaines pour des raisons encore obscures pour le commun des mortels se mettent à ingurgiter des quantités astronomiques d’alcool.
Conséquences directes l’ivresse et le kaba au dessus des hanches. C’est la mode, si tu as le kaba tu dois le soulever, car: “même si c’est sale, même si c’est sale: SOULEVEZ”. Oui oui il faut soulever son kaba dans tout le kwat. Il faut “donner” à celui qui veut, celui qui veut doit juste demander, non juste être présent: C’est gratuit. Avec ce type d’abus tu pense que ce sont les jeunes filles et bien non. La majorité sont des mères de familles compressées à la maison qui trouvent en cette journée spéciale l’opportunité de faire le maximum de folie possible. Malmener son kaba dans tous les sens, rentrer sale comme un porc, dormir dans les caniveaux, se livrer à la prostitution. Ce qui est bien dans ce monde il y’a pas de mal absolu, alors pour certaines dames cette journée est vécue autrement.
J’aime la journée de la femme
Cette journée beaucoup de femmes décident de rester digne, kaba ou pas elle se comportent comme nos mamans: principales actrices de notre éducation, comme nos princesses: dont la valeur nous poussent à des exploits de héros, comme nos reines: dont ont partagent la gouvernance du foyer. Elles s’interrogent et discutent sur le thème de l’année afin de mieux défendre les droits de la femme. Elles ne se focalisent pas sur le kaba, car il est périssable, mais ont plus de considération dans l’évolution de leurs environnements et conditions de vie. Elles ne demandent pas une égalité imaginaire, mais la place de collègue, de partenaire, d’associé, de… Elles vivent cette journée pour avoir plus de valeur aux yeux de l’humanité, mais ça c’est pour elles hein.
Le varan et ses lézards (potes) marchent dans les bars et les snack à la recherche de jeunes filles en kaba. Alcool aidant on se fait offrir des présents qui peuvent être de nature liquide ou de nature à “yamo”. Nous quoi on profite de l’opportunité qui nous ai présentée, pour se faire plaisir gratuitement. Je me balade toujours ce jour avec une corde, car SI J’ATTRAPE une de mes connaissances (oui je balaie uniquement devant ma porte) en train de se laisser à la folie je l’attache directement. Au kwat tous savent que: “soit tu te respecte soit je t’oblige au respect” alors apprenez à vous amuser tout en vous respectant, car veille au respect des bonnes mentalités:
LE VARAN DU KWAT
Propre