Je suis célibataire, je planifie les mariages

Après avoir passé plusieurs années à assister aux mariages en tant que crieur professionnel, je me trouve entrain de planifier plusieurs mariages. Avoir plusieurs invitations pour les mariages est assez courant pour moi, mais par le pur des hasards ces mariages n’ont jamais coïncidé. Cette fois c’est pas le cas, je me suis retrouvé avec trois invitations de mariages se déroulant dans deux villes différentes. Je vais vous expliquer comment j’ai pu planifier cela.

• L’entrée: Yaoundé

Pour la première fois j’assiste à un mariage le vendredi. Je me suis donné à fond dans mon principal rôle dans les mariages: CRIEUR PROFESSIONNEL. J’ai tellement crié à l’église qu’à chaque partie chaude du mariage, au lieu de regarder les mariés les gens se retournent pour apprécier la puissance et la polyvalence de mes cordes vocales.

Trop d’années de djocka m’ont permis d’atteindre un niveau de cri assez élevé, comparable à un gars qui fait l’opéra. La soirée était dans une somptueuse salle, la plus belle salle de mariages auquel j’ai assisté de ma vie. il y avait au moins 20 climatiseurs répartis un peu partout dans la salle, mon corps de nature chaud comme le magma est resté frais toute la soirée. Ce mariage fut beau et cool avec tout le gratin du MINFI. Néanmoins je ne pouvais profiter à fond de la cérémonie, car j’avais deux mariages dans la journée à Douala.

• Le plat de résistance: Douala

Les horaires des cérémonies des deux mariages n’étant pas les même, j’avais planifier suivre toutes les célébrations en faisant des aller et retour. Dans cette planification j’avais complètement ignoré les éléments extérieurs qui pourraient influencer mon planning. Ce fut malheureusement le cas. TOUT AVAIT ÉTÉ DÉCALÉ.

J’avais planifié avec des horaires théoriques, la réalité Camerounaise m’a rattrapée, je devrais m’adapter. Les lieux des cérémonies étant très distant je perdais beaucoup de temps dans les transports au point de manquer le sacrement d’un des mariages. La soirée fut compliquée, les deux mariages étaient très éloignés et difficiles d’accès pour un mec qui ne possède en tout et pour tout que la luxueuse BM double pied. Premier mariage, j’assiste à l’étape la plus intéressante d’un mariage: LA BOUFFE et je m’éclipse pour le second.

J’ai pris un taxi au environ de 1H, un jeune monsieur tatoué de partout était assis derrière avec les yeux rouges genre c’est pas avec du lactose qu’il s’amuse, mais bien avec l’hémoglobine. J’étais en costard (le même depuis des années): Bref 90% de chance de me faire agresser. J’ai voulu jouer au donman, la veste ne m’aidait pas dans ce sens, je ressemblais à un cafard tombé dans un poulailler. L’ampoule de faible luminosité s’éteignait de temps en temps, les gouttelettes de sueur ont commencées à se former, aucune parole. Peut être le silence avant la tempête. La seule chose que j’ai fait c’est de calculer combien je valais:

1. Ma vie: Coût= infini;
2. Un phone 1 an d’âge acheté à 300 000 FCFA. J’ai cotisé pendant deux ans et supplié un grand frère de compléter les 100 000 FCFA que j’ai pu rassembler;
3. Un costard 3 ans d’âge acheté à 70 000 FCFA (offert pour une soutenance). C’est le seul qui me permet d’assister aux mariages des grands;
4. Une paire de chaussure 3 ans d’âge acheté à 15 000 FCFA (offert pour la même soutenance). C’est la chaussure de la veste (si tu as compris c’est bien);
5. Une chemise niang niang de 15 000 FCFA. C’est la première fois que je la portais (3 mois de cotisation);
6. Cash 8 750 FCFA. Inclut le transport entre les deux mariages et le retour.

Après ce calcul rapide je ne pouvais me permettre le luxe de me faire agresser. La chance que j’ai c’est d’avoir les yeux rouges et un bon gabarit. Il eu un baston de regard genre: tu fais un faux geste tu vas confirmer. Ne vois pas cette veste que je porte, je suis un crevard de base donc. CHAPTER ONE: NO MAKE ERREUR. Le gars a abandonné le projet évident de me plumer, car trop dangereux pour eux. Le taxi m’a laissé à bon port. J’ai géré mon deuxième mariage sans soucis.

• Le dessert

J’ai pu assister aux trois mariages même si ma planification n’a pas été optimale. Je n’ai pas pris en compte les aléas du pays (retards aggravés), j’ai pris des risques énormes (sécurité, argent, transport).

Pour planifier un projet, son avenir. Il faut prévoir ce qu’on veut atteindre, savoir ce qu’on a, avoir plusieurs solutions, improviser pour rectifier ses erreurs et ne pas oublier le contexte dans lequel on se trouve.

J’ai vu mes erreurs, j’ai rectifier le tir et je me suis adapté à la situation, car je suis le lézard qui transforme la fente d’un mur en dortoir, Je suis le:

LE VARAN DU KWAT